Phytothérapie
Glaciale
Verveine odorante
La Verveine odorante est excitante et digestive. Très active, on la recommande contre les pesanteurs de l’estomac, les digestions pénibles accompagnées de contractions nerveuses de l’estomac, les palpitations.
Très agréable au goût, il ne faut néanmoins en user que modérément. Comme l’a signalé le Dr Leclerc, son excès peut, en effet, avoir une action irritante sur la muqueuse de l’estomac, pouvant aller jusqu’à l’inflammation (gastrite). En même temps qu’elle aide à la digestion, la Verveine favorise aussi les fonctions de la peau.
Elle sert à faire une liqueur digestive du commerce, délicieuse et de grande réputation.
Guimauve
La plante entière est mucilagineuse, ce qui lui donne ses vertus curatives. La Guimauve est émolliente et adoucissante ; ses propriétés thérapeutiques sont connues et utilisées depuis la Grèce antique, et, en particulier, son efficacité contre la toux. On l’emploie journellement, chaque fois qu’il faut calmer les irritations et inflammations : celles de la gorge et des voies respiratoires, de la vessie, de l’intestin (entérite et constipation). Pour l’usage externe, elle est aussi valable contre toutes les inflammations.
Esthétique
Les peaux délicates peuvent utiliser avec profit les propriétés adoucissantes de la guimauve. Il suffit pour cela de préparer une décoction en faisant bouillir pendant une dizaine de minutes une ou deux pincées de fleurs et de feuilles de guimauve dans un demi-litre d’eau. Cette préparation peut être utilisée en lotion pour calmer les épidermes fragiles.
Frêne
Avant la découverte du Quinquina, l’écorce des rameaux de frêne, amère et astringente, était employée comme fébrifuge, ce qui a valu à l’arbre son nom populaire.
Le Frêne fut étudié successivement par Boerhaave, puis par Lémery au XVIIIème siècle. C’est un simple médecin de campagne, le Dr Peynaud, qui mit au point, au XIXème siècle, le traitement de la goutte par la feuille de frêne. Diurétiques, les feuilles de Frêne possèdent des vertus antirhumatismales certaines. On les emploie contre les douleurs articulaires et la goutte, car elles diminuent l’acide urique du sang et le font éliminer par les urines. Elles sont aussi toniques et légèrement laxatives, sans jamais provoquer de coliques. On les recommande à qui veut vivre vieux.
D’autres espèces de frêne, et particulièrement le Frêne à manne (Fraxinus ornus), qui croît dans le Midi et en Italie, donnent un suc sucré qui exsude spontanément du tronc ou qu’on récolte en été. Cette « manne en larmes », de saveur douce et un peu fade, paraît avoir été connue depuis l’Antiquité et par Dioscoride. Les Anciens la nommaient miel de l’air ou miel de rosée et, au XVIème siècle, Matthiole prétendait encore que la manne était la salive ou un excrément de quelque astre. La manne est un purgatif doux qui convient aux enfants et aux vieillards ; elle entre dans des laits, des potions, des pastilles (dites « de Calabre ») purgatifs.
Thé
L’action stimulante sur le système nerveux central, que chacun de nous a éprouvée, donne une augmentation de l’activité intellectuelle, avec une vigilance et un tonus psychique accrus et une grande facilité des associations d’idées. C’est un défatigant remarquable, qui aide, de plus, à dissiper les migraines et les céphalées qui accompagnent parfois la concentration intellectuelle.
Il facilite et accélère la digestion, même lorsqu’il s’agit de mets lourds et gras, et on peut certainement lui attribuer une part de la légèreté légendaire des repas chinois.
Sur le rein, ses effets diurétiques sont évidents et loin d’être négligeables.
Son action sur le système cardio-respiratoire est connue de longue date. Le Dr Leclerc, le cite d’ailleurs, le Café, pour stimuler la respiration des malades souffrant d’essoufflement au cours d’une affection pulmonaire. On a constaté aussi que le Thé est un agent très actif contre l’athérosclérose. Des expériences sur les rats et les lapins ont démontré l’effet hypocholestérolémiant du Thé, et, en fait, Chinois et buveurs de Thé montrent, en général, un taux bas de cholestérol et une absence d’athérosclérose.
Le Thé vert, enfin, se montre utile pour stopper les diarrhées bénignes.
Pour l’usage externe, le Thé fait partie des armes secrètes des coquettes. Chacune sait que rien n’est meilleur que des compresses imbibées d’une forte décoction de Thé, ou tout simplement du Thé qui reste dans la théière, pour faire disparaître les poches sous les yeux et les cernes dus à la fatigue. Et si quelque pleur diplomatique a mouillé ces yeux-là, les mêmes compresses se chargeront de faire disparaître le gonflement et les rougeurs (alterner les compresses chaudes et froides pour un résultat plus rapide).
L’infusion est aussi une excellente lotion pour resserrer les peaux grasses, et elle permet aux peaux bronzées des retours de vacances de garder longtemps leur hâle seyant.
Moutarde Noire
L’emploi des enveloppements sinapisés, préparés alors avec du Lin, du Safran et de la Moutarde, est une des innovations de Galien, ce médecin grec du IIème siècle qui demeura la plus grande autorité jusqu’au XVIIème siècle.
Le procédé de révulsion est demeuré classique jusqu’à nos jours et est toujours préconisé contre la congestion des bronches, les refroidissements graves, les affections rhumatismales douloureuses et dans les congestions de la tête : il est appliqué sous forme de cataplasmes, en frictions rubéfiantes ou en bains de pied.
Il ne doit jamais être utilisé chez hypernerveux ou atteints d’affections cutanées ou de varices.
Bien que son usage le plus général soit externe, la Moutarde noire peut s’employer à l’intérieur comme tonique et comme stimulant. Elle est aussi antiscorbutique et purgative, mais il ne faut pas en prolonger l’usage, car elle est irritante.
L’emploi des enveloppements sinapisés, préparés alors avec du Lin, du Safran et de la Moutarde, est une des innovations de Galien, ce médecin grec du IIème siècle qui demeura la plus grande autorité jusqu’au XVIIème siècle.
Le procédé de révulsion est demeuré classique jusqu’à nos jours et est toujours préconisé contre la congestion des bronches, les refroidissements graves, les affections rhumatismales douloureuses et dans les congestions de la tête : il est appliqué sous forme de cataplasmes, en frictions rubéfiantes ou en bains de pied.
Il ne doit jamais être utilisé chez hypernerveux ou atteints d’affections cutanées ou de varices.
Bien que son usage le plus général soit externe, la Moutarde noire peut s’employer à l’intérieur comme tonique et comme stimulant. Elle est aussi antiscorbutique et purgative, mais il ne faut pas en prolonger l’usage, car elle est irritante.
Romarin
Notre époque moderne, plus réaliste, reconnaît au Romarin une action stimulante et tonique certaine, qui le fait recommander pour améliorer la circulation du sang, exciter la digestion de certains dyspeptiques, relever le tonus des surmenés et des convalescents. Son action stimulante sur la fonction biliaire et son effet tonifiant sur le foie sont réputés depuis longtemps. On l’utilise donc avec profit dans de nombreuses affections : congestion du foie et inflammation de la vésicule biliaire accompagnées de crises douloureuses ; paresse d’estomac ; surmenage physique et intellectuel et abattement succédant à une maladie grave. Il est précieux aussi contre le cortège des symptômes accompagnant ces diverses affections : migraines, vertiges, palpitations, oppression, insomnie, nervosité, troubles intestinaux. Pour l’usage externe on l’utilise en bains fortifiants pour les enfants ou les convalescents, ou calmants contre les douleurs rhumatismales.
Il entre dans des préparations destinées à apaiser les maux de dents. Il lui est resté encore, malgré le scepticisme de notre époque, un peu de son ancienne auréole de panacée de jeunesse et de beauté : il est toujours réputé pour entretenir la beauté, la santé et la jeunesse de la peau ; il entre dans des lotions capillaires destinées à favoriser la repousse ou l’entretien de la chevelure et dans la formule des eaux de Cologne.
Fougère mâle
Très ancien médicament, la Fougère mâle était employée par les Anciens. Théophraste et Dioscoride la recommandaient contre les vers larges ou grêles. Celse, médecin du siècle d’Auguste, dans son célèbre De re medica, s’attache lui aussi à ses propriétés vermifuges. Longtemps négligée ensuite, c’est Louis XVI qui tira la drogue de l’oubli. Ce secret consistait en 12 g de poudre de rhizome de Fougère dans 190 g d’eau de Tilleul. Louis XV1 chargea son ministre Turgot de répandre ensuite le remède dans le public.
Depuis, de nombreux travaux on prouvé les grandes vertus vermifuges de la Fougère mâle contre les lombrics, le tænia saginata et le bothriocéphale (elle serait toutefois moins efficace contre le tænia solium armé).
On utilise généralement l’extrait éthéré pharmaceutique, commercialisé sous forme de capsules, où il est parfois associé à des purgatifs. Toutefois, le remède semble être actuellement en disgrâce : son succès thérapeutique n’est pas toujours certain, et il donne lieu à des manifestations d’intolérance (nausées, vomissements, lipothymies). Aujourd’hui, il semble qu’on puisse considérer que l’emploi de la Fougère mâle doit être limité aux cas ayant mis en échec les autres thérapeutiques.
Les frondes de la Fougère mâle, comme d’ailleurs celles des autres Fougères, étaient recommandées pour faire des paillasses sur lesquelles on faisait coucher les enfants rachitiques et les rhumatisants.
Deux autres variétés de Fougères, la Fougère femelle (Athyrium filix femina) et la Fougère à l’aigle (Pteridium aquilinum), étaient jadis employées concurremment avec la Fougère mâle, mais elles sont dépourvues, en réalité, d’activité médicamenteuse.
D’autres Fougère encore, la Lunaire, la Serpentine (Ophioglessum vulgatum), utilisées parfois comme astringent et vulnéraire, sont de nos jours totalement oubliées.
La Fougère royale (smunda regalis), appelée encore Osmonde royale, elle aussi vulnéraire et astringente, possède, de plus, des vertus diurétiques, bien mises en évidence par Aubert.
On l’emploie, très peu de nos jours il est vrai, contre la gravelle, l’hydropisie, la pierre. Elle était aussi renommée contre le rachitisme et les affections scrofuleuses. Cazin l’utilisait contre les engorgements de la rate et les inflammations du péritoine.
Décoction de racine. 30 à 40 g par litre.