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Digitale pourprée

La première mention médicale de la Digitale semble remonter à 1250, sous la plume d’un médecin gallois. Le Bavarois Leonhart Fuchs, en 1542, décrivit la plante et fit allusion aux propriétés thérapeutiques de ses feuilles. Depuis longtemps, la tradition populaire utilisait la Digitale contre l’hydropisie. Mais c’est au médecin anglais William Withering, surnommé le « Linné britannique pour ses connaissances botaniques, que revient le mérite d’avoir le premier exposé précisément les caractéristiques de la plante, dont les feuilles entraient dans un « mélange d’herbes » utilisé en médecine populaire. Il rendit compte exactement, en 1775, de ses propriétés diurétiques. Un peu plus tard, ses vertus tonicardiaques si précieuses furent reconnues.
Jusqu’au XIXème siècle, la Digitale fut administrée sous forme d’extraits totaux de la plante, de poudre, de décoction ou d’infusion de feuilles. Elle entrait dans de multiples préparations officinales, dont les « pilules de Lancereaux » demeurent la plus célèbre.
Enfin en 1868, le Français Nativelle réussit à isoler de la plante son principe actif cristallisé : la digitaline, et, depuis cette découverte capitale, la Digitale est devenue le plus grand médicament tonicardiaque, qu’aucun progrès survenu en cardiologie n’a périmé. Son action ralentit, renforce et régularise les contractions cardiaques. Elle exerce, de plus, une action vaso-constrictive intense sur l’appareil vasculaire périphérique. Elle permet aussi la résorption des œdèmes cardiaques.
La Digitale est une plante toxique dont les principes actifs ne sont absorbés et éliminés que très lentement : l’accumulation de doses successives, capables de provoquer brutalement des effets toxiques, est donc toujours à redouter. C’est pourquoi elle ne peut être administrée que par un médecin, qui est seul juge de son emploi ou de son interdiction et peut évaluer les doses à prescrire.

La Digitale laineuse (Digitalis lanata) est une autre espèce de genre Digitalis, de connaissance plus récente, puisque ce n’est que depuis 1922 que l’attention des savants s’est portée sur elle. Originaire des régions danubiennes et cultivée en Autriche, cette plante ressemble, par son port, à la Digitale pourprée, mais elle est de taille plus réduite, avec des feuilles lancéolées, une corolle plus petite et un calice velu. Elle est, comme la Digitale pourprée, toxique et douée d’activité cardiotonique. En raison de leur toxicité élevée, les glucosides extraits de la Digitale laineuse sont utilisés par périodes courtes et dans certains cas précis d’insuffisance cardiaque.




Famille des Scrofulariacées.

Elle porte aussi les noms populaires de Doigtier, Gantelet, les jolis noms de Gant de Notre-Dame, Dé de Bergère, et le nom plus rabelaisien et imagé de Péterelle, car lorsqu’on ferme l’orifice de la fleur, un choc appliqué sur celle-ci déclenche un bruit très fort.

Belle plante élégante et altière, la Digitale élève sa haute tige le long des chemins et dans les bois, en terrains siliceux, et particulièrement dans les Vosges, le Morvan, l’Anjou, la Bretagne. On la rencontre souvent près des sapins. C’est la feuille de cette plante infiniment précieuse qui fournit la digitaline, cette substance grâce à laquelle des millions de cardiaques à travers le monde peuvent vivre mieux et plus longtemps.

Interne

Infusion. Se faisait jadis : on pulvérisait les feuilles séchées, récoltées en avril-mai. Puis, avec un pèse lettre, il fallait peser exactement 40 cg de plantes, qu’on laissait infuser 15 à 20 minutes dans une tasse d’eau bouillante.

  • Diurétique
  • Cardiotonique
  • Vasoconstructive

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