Pomme de terre
Introduite en Angleterre en 1594 par le corsaire Francis Drake, la Pomme de terre fut longtemps considérée outre-Manche comme un élixir de longue vie, ainsi que nous l’apprend Bacon dans Death and life : « Un quart de ces racines farineuse, mélangé à trois quart de graines, rendra la bière plus propre à prolonger la vie ».
Après sa vulgarisation, les médecins surent bien vite mettre à profit les vertus calmantes des feuilles de Pomme de terre dans les névralgies et les rhumatismes, et les propriétés diurétiques des tubercules contre les lithiases rénales et vésicales. En effet, très riche en potassium, la Pomme de terre est fortement diurétique et peut-être prescrite dans le régime des cardiaques, des brightiques et des néphrétiques avec œdèmes Seiler, pendant la guerre de 1914-1918, en prescrivait 1 Kg par jour aux cardiaques quand il n’y avait plus de digitaline à Vienne. Très pauvre en chlorures, elle est recommandée dans les régimes déchlorurés.
Ses propriétés antiscorbutiques sont renommées depuis bien longtemps et in n’est pas étonnant de la trouver parmi les précieuses provisions de bouche des voyages au long cours. Les travaux modernes ont prouvé, depuis, sa singulière richesse en vitamine C qui fait de la populaire Pomme de terre la reine de nos légumes d’hiver.
En diététique moderne, on la recommande chez les arthritiques, mais aussi chez les obèses et les diabétiques, car, contrairement aux préventions, elle nourrit sans engraisser, à condition de la manger nature, sans les sauces et les fritures dont on a l’habitude de l’imbiber, et d’en prendre une portion normale, cela va de soi. Elle est aussi très utile aux dyspeptiques, dont elle soulage les douleurs gastriques. Point n’est besoin pour autant d’utiliser la recette astucieuse de Dr Gruby, médecin de la fin du siècle dernier doublé d’un humoriste, qui conseillait à ses malades dyspeptiques la simple purée de Pomme de terre, à laquelle il faisait ajouter une douzaine de petits cailloux, afin de les obliger à saliver et à manger lentement. C’est par ce procédé, dit-on, qu’il réussit à guérir Alexandre Dumas de sa dyspepsie chronique.
Quant à Cazin, le grand phytothérapeute calaisien du XIXème siècle, il préconisait contre les catarrhes pulmonaires et les toux sèches une infusion de feuilles de Pomme de terre, avec du Marrube blanc et des bourgeons de Pin.
Très utilisée à l’extérieur, par les médecins de campagne, au siècle dernier, contre les contusions, les eczémas, les brûlures, les panaris, elle continue encore à être employée pour ces usages en médecine familiale.
Familles des Solanacées.
La populaire « Parmentière », notre légume national se passe de description. Elle nous est venue du Nouveau Monde et il semble que sa première description ait été faite par Pedro de Cieza, compagnon de Pizarre, qui, lors de la conquête du Pérou vers 1538, fit connaissance de ce tubercule, base de l’alimentation des Incas, sous le nom de « Papas ». Il fit part de ses observations en 4550 et les conquérants Espagnols transportèrent alors la Pomme de terre en e Europe, où celle-ci s’introduisit peu à peu.
Mais la gloire de la première description scientifique revient au botaniste arrageois Charles de Lécluse, dit Clusius, qui reçut en 1588 à Vienne, où il séjournait à l’époque deux tubercules, accompagnés d’un dessin colorié de la pomme de terre. Clusius les goûta, leur trouva « une saveur aussi agréable que celle des Navets ». Et en fit la description détaillée dans son Rariorum plantarum historia, imprimé à Anvers en 1601. Il contribua ensuite à répandre la Pomme de terre en Allemagne.
Interne
Les innombrables recettes à base de Pomme de terre sont plus au domaine culinaire que du domaine médical.
Avoir soin d’éliminer les jeunes pousses de Pomme de terre germées, qui contiennent une substance toxique : la solanine.
Décoction. De 30 à 60 g de feuilles par litre d’eau, contre la toux (mais il semble que cette tisane ne soit plus employée actuellement).
Externe
Cataplasme de Pomme de terre râpée crue contre les brûlures ou les coups se soleil. Cuite et chaude, elle peut faire des cataplasmes maturatifs et calmants contre les panaris et les contusions.
La fécule de Pomme de terre, saupoudrée sur la peau, calme les irritations. On peut aussi en confectionner des cataplasmes chauds en préparant une épaisse bouillie que l’on maintient entre deux linges.
- Calmante
- Diurétique
- Antiscorbutique
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